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 Lucifer [Esprit] /!\ [Fini]

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Lucifer [Esprit] /!\ [Fini] Vide
MessageSujet: Lucifer [Esprit] /! [Fini]   Lucifer [Esprit] /!\ [Fini] Icon_minitimeJeu 8 Mai - 0:59

Nom: De Chanjollet
Prénom: Narcisse (comme quoi, sachant que Lucifer est l'Orgueil, mon prénom me va bien XD)
Surnom: Lucifer

Age lors du décès: 21 ans
Temps écoulé depuis le décès: 223 ans
Sexualité: Bisexuel

Ancien métier exercé: Evêque – Inquisiteur - Exorciste
Famille: Ma mère est morte assassinée, mon père a été emporté par la maladie alors que je n'avais que 18 ans, je n'ai pas vu ma soeur jumelle Catherine depuis mes 15 ans, je n'avais ni frères, ni tantes, ni oncles, ni cousins, ni cousines, ni femme, ni enfants. Bref : plus de famille.

Camp: Maléfique
Rang: Vieil esprit
But à accomplir: Tuer 4 Exorcistes que je ne connais ni d'Ève ni d'Adam, dont je ne connais pas le nom, ni même le pseudonyme, et qui ont du mourir il y a 150 ans environ...
Lieu hanté: L'Eglise
Manie(s): Se vanter, tuer des gens au petit bonheur et être toujours froid ça compte?


Personnalité:
Je m'aime. Tu veux savoir comment est mon caractère? Oh, c'est bien simple. D'abord, je suis parfait. Et puis insurpassable aussi. Et puis le meilleur en tout. Ce n'est pas pour rien que mes parents m'appelèrent Narcisse et que je fus surnommé Lucifer, démon de l'Orgueil, quand je renaquis. Je me trouve parfait, certes, mais pour être franc, ce n'est pas le cas de tout le monde. Certains – quelle honte! - me trouvent vantard et limite chiant. D'autres m'évitent comme la peste. Pour tout vous avouer, je ne comprends d'ailleurs pas : comment peut-on fuir tant de perfection? Comment peut-on ne pas vouloir être en ma compagnie? Peut-être est-ce parce que j'ai tendance à faire relever leur défauts à mes interlocuteurs afin qu'ils les corrigent? Que je leur dis combien ils sont moches, bêtes, ou autre du ton de la conversation et que je ne fais que leur envoyer des vacheries à la figure? Que je leur révèle que quoiqu'ils fassent ils ne pourront jamais m'égaler? Que le summum de la beauté c'est moi?
Ou parce qu'il suffit que je rencontre quelqu'un pour avoir envie de lui jouer un tour? Owi, j'aime jouer des tours! Allez, dites-moi ce que vous croyez que je veux dire par « jouer des tours »! Hm? Faire un croche-patte? Un seau d'eau au-dessus de la porte? Tss! Je ne suis pas aussi médiocre voyons! Je m'élève bien plus haut. Par exemple posséder quelqu'un pour qu'il mette le feu à sa propre maison puis quitter son corps avant que les Exorcistes ne s'en rendent compte et occuper une autre personne pour qu'elle pousse dans les flammes l'Exorciste qui aurait eu la mauvaise idée de se ramener. Ça, c'est le genre de farces que je joue! Pardon? Ce ne sont pas des farces drôles? Mais si voyons! Voir quelqu'un se tordre de douleur dans les flammes c'est hilarant! Et l'odeur de chair brûlée, les cris de douleur, tout cela est tellement jouissif! Surtout quand il est persuadé que c'est un villageois qui l'a tué et que ce sera le seul qu'il pourchassera une fois mort! Et surtout si c'est un Exorciste qui devient esprit! C'est tellement drôle... Tu es tout vert, ça va ? Je vais te donner un autre exemple, et un des moindres. Connais-tu la célèbre Comtesse Borotha? Non? Eh bien sais-tu qu'elle a eu l'exquise idée de faire verser des seaux d'eau sur ses suivantes après les avoir fait sortir une froide nuit d'hiver afin d'avoir des sublimes statues de glace? Eh bien, je m'amuse à ce jeu quand je m'ennuie. Mais pas trop, parce qu'on peut tuer beaucoup de monde et que l'on n'y éprouve pas tant de plaisir.
Un autre exemple? Tiens, vous avez vomi votre déjeuner? Qu'est-ce qu'il y a, vous ne vous sentez pas bien? Si? Bon, alors je vous donne un autre exemple. Par exemple, je demande à un/une ami(e) esprit de posséder un villageois. Un Exorciste se ramène. Je le possède et je lui fais faire une erreur et il tue le villageois possédé sans tuer l'esprit qui le possédait. Résultat : les autres villageois sont furieux et le lapident! C'est tellement amusant de voir quelqu'un se faire lapider! Tellement amusant... Pardon? Moi? Sadique? Je n'avais jamais vu mon caractère sous ce jour... mais, oui, on peut dire que je suis sadique. Très sadique, même à vrai dire. En revanche, je ne suis pas lunatique pour deux sous : je suis tout le temps en mode sadique.
D'autre part j'aime dominer. Je ne me sens pas « plein » si la personne face à moi n'éprouve ni crainte, ni respect, ni admiration. Si elle éprouve autre chose je ne voudrai que la mater et me débrouiller pour qu'elle tremble à mon seul nom. Je hais les gens qui me répondent, je hais les gens qui ont du répondant. Mais je hais la flatterie trouillarde et ne supporte pas des jérémiades telles que « Pitié ne me tue pas! »... Cela me donne encore plus envie d'en finir avec mon interlocuteur. En fin de compte, en me décrivant moi-même, je me découvre sous un autre jour... Essayez vous aussi de vous décrire de manière objective, vous vous rendrez compte que vous vous verrez différemment. Cependant, je compte abandonner cette vision de moi-même objective. J'aime trop être subjectif et esclave de mes pulsions pour vouloir les corriger. Quel dommage ce serait de se ranger et d'être gentil, alors qu'on éprouve tant de plaisir à dominer, à causer la souffrance, à s'aimer. Et en me cernant de cette manière, je souligne quelque chose d'important dans ma ma manière d'être et de penser. Je hais. Le sentiment le plus fort en moi, sur pied d'égalité avec l'orgueil, est la haine. Je hais tout le monde, je hais la Terre entière, je hais l'engeance humaine. Je hais Dieu. Il n'y qu'une personne que je ne hais pas. C'est Catherine. Ma chère Catherine, si pure, si belle, mon amour, ma très chère, ma soeur, ma moitié... que mon père m'a ôtée. Je n'aime qu'elle et moi-même. J'éprouve pour elle un amour indéfinissable et impossible. Je l'ai salie, je l'ai blessée, nous fûmes séparés, tout cela par ma faute. Tout cela par la faute de celui que je suis forcé de reconnaître comme mon père et que je hais encore plus que tout au monde. Oh, ma Cathy, où es-tu maintenant? Es-tu toujours dans ce couvent dont je connais pas le nom? Es-tu devenue une soeur respectée, une nonne? T'es-tu enfuie? As-tu succombé à une maladie? Ma chère Cathy dont le visage est toujours aussi précis, aussi vivant, dans ma mémoire...
De toutes façons, je peux me permettre de te dire tout ça, et je vais finir par une dernière précision, qu'il vaudrait mieux retenir, même si pour toi, il est trop tard. Je vouvoie toutes les personnes que j'en juge digne. Mais celles que je tutoie sont condamnées. Le tutoiement est pour moi une preuve d'irrespect phénoménal. Si on me tutoie, ou si je tutoie quelqu'un, il mourra. Donc, je crains que cette discussion ne soit ta dernière... Tu dis? Comment puis-je dire une chose pareille avec un sourire et une telle froideur? C'est parce que je ne suis que glace et neige, je ne m'échauffe jamais, je suis plus dur que glace, plus froid que neige, plus insensible que blizzard. Enfin, si. Je suis sensible à la douleur de mes victimes. Je l'apprécie à sa juste valeur...
Et je ne suis jamais complexé par moi-même. C'est bien ce que je vous disais : je m'aime. Psychologiquement, je m'aime. Mais...

Description physique:
... je m'aime physiquement aussi. Comment pourrait-on ne pas s'aimer avec un corps aussi magnifique? Je suis grand, mais pas trop, mince sans être gringalet, élancé et souple – sans l'être autant qu'une danseuse -, beau, et ce, sans mesure. Depuis ma naissance, je suis albinos, ce qui signifie que j'ai la peau très blanche – ce qui a été accentué par ma « spiritification » - presque transparente à vrai dire, laissant voir quelques veines bleutées – car j'ai le sang bleu de part ma naissance noble - et les cheveux tout aussi blancs, et soyeux avec ça. Mes yeux sont d'un rouge orangé que certains comparent aux flammes de l'Enfer, ce qui me flatte grandement. Ces yeux sont un grand atout, puisque selon l'expression que je leur confère, ils peuvent inspirer du respect, de la peur ou de l'admiration. D'autres sentiments sont plus rares. Ces yeux sont souvent dissimulés derrière deux mèches neigeuses, ou du moins semblent s'y dissimuler, car il est impossible de ne pas voir ces deux braises qui animent d'une lumière diabolique mon visage d'ange. Mon visage, donc, est légèrement triangulaire, avec un menton presque pointu s'il n'était pas légèrement adouci par la présence d'une bouche constamment pliée dans une petite moue à la fois moqueuse et méprisante. Mes lèvres sont très fines et presque aussi pâles que le reste de mon visage, quoique mieux dessinées. Si on me voit sourire – en général quand je tue – on voit deux rangées de dents parfaitement alignées, aux canines pointues et à l'émail étincelant de blancheur. Mon nez est droit mais au trait fin et doux, ni trop volontaire, ni inexistant.
Descendons à présent vers mon corps – que bien des femmes, comme des hommes, s'arracheraient, dans tous les sens du terme. J'ai un long cou de cygne, qui confère une grâce sans mesure à mon corps élancé. Mes épaules sont fines et prononcées et deux creux sont formés entre mes clavicules et mon cou. Mon torse est fin mais on peut suivre du doigt des muscles assez prononcés et visibles. Je n'ai pas été que rat de bibliothèque ou prêtre. J'ai une taille et les hanches fines ainsi que de longues jambes – musclées, cela va de soi – bien formées et des fesses fermes (>.>). Mes bras sont eux aussi très fins bien qu'extrêmement solides et puissants et j'ai de grandes mains très habiles à toutes sortes d'activités, en particulier le piano et le pelotage.
Vient la partie la plus intéressante, ma tenue. Étant évêque j'ai la tenue habituelle de l'évêque. Mes attributs sont la mitre, mon couvre-chef et la crosse épiscopale qui était mon arme en tant qu'exorciste mais qui est restée avec moi dans ma mort puisque je la tenais à ce moment-là. D'autre part je porte le sakkos, l'ample tunique impériale garnie de grelots ainsi qu'une chasuble légère. La teinte de mon habit diffère cependant de la tenue habituelle des évêques, puisqu'elle est dans le blanc et le bleu, contrairement au pourpre habituel.

En gros... je suis un narcissique sadique qui hait tout le monde sauf sa chère Catherine, qui est méchant avec tout le monde et qui tue tout le monde et n'importe qui (en particulier les Exorcistes). Je suis grand, mince, presque maigre si je n'étais pas si beau, et albinos, ce qui inclut une peau très blanche, de cheveux de la même absence de couleur et des yeux rouge-orangés.

Passé:
Mon père était un Marquis très riche et très connu, mécène de nombreux artistes et musiciens. Et danseuses. Il était marié à la fille du Duc de Montbourne, Annelise, et avait pu prendre possession de son immense dot par ce mariage d'argent. Mais Annelise était de constitution fragile et quand elle accoucha de son premier enfant, à 17 ans, elle mourut, hélas suivie de près par le garçonnet qu'elle avait mis au monde. Ce qui n'empêcha l'ignoble être qui me servait de père de reprendre femme. Une comtesse cette fois, donc de titre moindre, mais dont la fortune équivalait presque cette de la duchesse. Cette nouvelle Marquise, Marie-Juliette, était calme et douce, et avait la moitié de l'âge de son mari. Marie-Juliette, du haut de ses 15 ans, avait cependant une autorité douce qui faisait que tout le monde lui obéissait au doigt et à l'oeil et était une parfaite maîtresse de maison, d'autant plus qu'elle était très belle. C'était ma mère. C'est elle qui nous transmit l'albinisme, à Cathy et moi, albinisme qui d'ailleurs lui seyait merveilleusement bien. Elle ne portait jamais de perruque : ses cheveux d'un blanc neigeux se suffisaient à eux-mêmes. Elle n'avait pas même besoin de les poudrer et en prenait si soin – c'était sa seule fierté – qu'ils étaient les plus beaux de tout le royaume. Son visage en forme de coeur charmait les coeurs – sauf celui de mon père, qui ne la voyait que comme une source de richesse et un beau bibelot. Ses grands yeux en amande aux iris rouge sang mettaient cependant bien des gens mal à l'aise quand elle se mettait en colère. Heureusement, ses colères étaient courtes et fulgurantes, elle était en général aimable et prête à aider. Très intelligente, elle comprit rapidement que le Marquis – dont je tairai le nom tant il me répugne à le prononcer – ne cherchait qu'à avoir un héritier. Et comme elle avait un caractère contradictoire, elle se débrouillait toujours pour ne pas être là quand il la voulait, si bien qu'un an après son mariage elle n'avait couché avec lui qu'une seule fois. Ce qui ne signifie pas qu'elle n'avait couché qu'une seule fois. Sa pureté innocente qui trompait rendait ses déboires impossibles à croire et personne n'en parlait. Heureusement pour elle, car le Marquis avait des colères terribles et punissait toujours de manière terrible – la seule chose que je lui reconnaisse. Mais un jour dans sa seizième année, il eut une scène avec elle, et elle eut beau se défendre, il lui ordonna de ne plus jamais quitter son domaine. Puis il l'engrossa, de manière violente et sadique – en fait, il y avait deux choses que je dois lui reconnaître, même si c'était ma mère. Neuf mois plus tard, Marie-Juliette mettait au monde deux charmants bambins, Catherine et moi. Ou plutôt moi et Catherine, puisque je naquis le premier. Mon père ne cacha pas sa joie d'avoir enfin un héritier, et c'est ici que je vais plus détailler mon récit, car ma mère, qui lui tenait une rancune farouche depuis ce fameux jour où il l'avait pour ainsi dire violée, voulut que nous lui tinssions tête en tout. Ce que nous nous fîmes un plaisir de faire, je te l'assure. Dès notre toute petite enfance, elle refusa que nous fussions gardés par une nourrice et insista tant et si bien qu'elle obtint le droit de s'occuper de nous elle-même. Ensuite, elle nous nourrit au lait maternel et nous racontait des contes qu'elle inventait elle-même et dans laquelle la morale était toujours en la défaveur du père, tant et si bien qu'à trois ans déjà il nous était impossible d'être dans la même salle que notre père sans que Catherine ne se mette à pleurer et que je ne quitte illico presto la salle. Marie-Juliette, qui avait à présent presque 20 ans, prétendit joyeusement que nous n'étions que des enfants et continua son manège.

***


Dernière édition par Lucifer le Ven 13 Juin - 2:11, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Lucifer [Esprit] /!\ [Fini]   Lucifer [Esprit] /!\ [Fini] Icon_minitimeJeu 5 Juin - 17:29

Nous devions avoir dans la demi-douzaine d'années quand un événement vint changer le cours tranquille de notre vie. Ce jour-là, notre mère nous avait appelés tous deux dans sa chambre comme d'habitude pour nous raconter une histoire. Le Marquis était absent ce jour-là et quelqu'un arriva, une femme qui devait avoir un peu plus que la trentaine, danseuse d'après ses dires, qui avait vécu sous le mécénat de notre père pendant près de quatre ans du vivant d'Annelise. Elle était accompagnée d'un petit garçon d'une dizaine d'années qui ressemblait de manière frappante à notre père, alors que Catherine et moi ne ressemblions qu'à notre mère, moulés presque exactement comme elle. La danseuse réclama une audience avec le Marquis et quand on lui apprit qu'il était absent, elle annonça qu'elle attendrait. Marie-Juliette alla la saluer, se faisant passer pour une jeune fille douce, naïve et même idiote. Je peux en témoigner, elle nous avait demandé de jouer le même rôle alors que nous étions si intelligents, Catherine et moi. Évidemment, je n'avais pas encore mon caractère d'aujourd'hui, j'étais encore pur et toujours prêt à faire plaisir à ma mère et à ma soeur. Mais je m'aimais déjà. Du haut de nos six ans, nous allâmes faire connaissance avec notre demi-frère – il l'était à coup sûr. Il dit s'appeler Arthur et était, lui, réellement idiot. Il ne faisait que bégayer et semblait craindre sa mère comme la peste. Le soir venu, on assigna une petite chambre à la danseuse et à son fils et nous discutâmes avec notre mère qui nous révéla que cette femme, Violette, avait un foutu caractère, avait bien été une maîtresse du Marquis et venait réclamer une pension pour son fils et elle. Le lendemain, le Marquis rentra au bercail et Violette se présenta à lui. À vrai dire elle n'avait pas tout dit à Marie-Juliette : elle venait réclamer la succession pour Arthur et l'aurait ensuite manipulé dans l'ombre – mais ça, elle n'en parla pas. Évidemment, le Marquis refusa et ne fit que lui proposer une pension minable ainsi qu'un pavillon au fond du jardin. Grave erreur, puisqu'elle se mit à nourrir une rancune féroce envers notre mère et nous deux, Catherine et moi.

Serez-vous surpris si je vous dit qu'au bout de deux ans, sa haine était encore plus forte, alors qu'Arthur, Cathy et moi nous entendions comme larrons en foire? Il nous avait révélé combien sa mère était une odieuse personne et qu'elle le battait régulièrement en disant que c'était de sa faute si elle n'avait pu continuer son métier de danseuse et que le Marquis l'avait renvoyée. Nous compatissions régulièrement à ses malheurs et même Marie-Juliette s'était liée d'amitié avec lui et tentait de tisser des liens avec Violette. Peine perdue, l'ex-danseuse ne pensait plus qu'à une vengeance quelconque. Ce que, malheureusement, elle réussit. Un matin, Marie-Juliette ne se réveilla pas. Sa couverture était remontée jusqu'au cou, ce qui m'interpella, puisqu'elle avait toujours un sommeil agité et repoussait toujours le tissu jusqu'à sa taille. Je poussai l'étoffe et Cathy s'effondra à côté de moi, évanouie. Une large coupure avait laissé couler le sang de notre mère bien-aimée hors de son cou, et elle était morte sans un bruit, sans un son. Personne ne put trouver de preuves contre Violette et le Marquis, à l'étonnement de tous, l'épousa. Maintenant vous allez dire que l'histoire va dégénérer en histoire de la belle-mère méchante. Non, vous allez voir. Certes, Violette n'avait rien d'une mère pour nous, mais elle ne nous accablait pas, ne nous martyrisait pas, non, rien de tout cela : elle nous ignorait royalement, ne nous adressait jamais la parole, ni même à Arthur. En revanche, elle réussit à convaincre notre père de faire d'Arthur son héritier légitime. Cela m'était égal, je n'avais que 8 ans, et je faisais peur à tout le monde. En effet, on se demandait pourquoi je n'avais pas pleuré en trouvant ma mère morte, alors que Catherine avait tant pleuré depuis ce fatal jour que ses yeux étaient tout le temps rougis, pas seulement l'iris, mais aussi le blanc des yeux et même le contour. Je ne savais que faire pour la consoler alors je restais silencieux. C'était comme si quelque chose s'était brisé en moi. Ma mère n'était plus. Je n'entendrais plus jamais sa jolie voix, je ne pourrais plus jamais la voir jouer avec Cathy ou Arthur, elle ne nous raconterait plus ses histoires, elle ne nous ferait plus haïr notre père. Je ne trouvais de réconfort que quand j'étais seul, assis près de la grande fenêtre qui donnait sur le parc, les jambes pliées et serrées contre ma maigre poitrine, regardant dans le vague, perdu dans un autre monde. Même Cathy n'arrivait pas à m'arracher plus d'un mot par jour. Je ne regardais même pas Arthur qui avait autant pleuré Marie-Juliette que Catherine.

Un jour, je quittai la maison à l'aube, je devais avoir dix ans, cela faisait deux ans que je n'avais pas enfilé plus de deux mots à la suite et je partis tout seul dans le parc du domaine de mon père, armé d'une épée et d'un arc à mon gabarit et d'un léger poignard. Ce que je voulais faire, pas même moi ne le savais. Je galopai jusqu'à la forêt où mon père chassait régulièrement et débusquai rapidement un chevreuil. D'une flèche dans la patte, je le fis ralentir et une flèche dans une autre patte le fit s'arrêter. J'étais comme animé d'une envie meurtrière, vengeresse. Je ne voyais plus clairement. La bête s'écroula et me regarda de ses grands yeux, semblables à ceux d'Arthur, ou plutôt à ceux de Violette. Je sortis mon poignard et d'un coup, j'ôtai la vie à l'animal. Je le déchiquetai, le dépeçai de la manière la plus horrible qui soit, y prenait peu à peu goût et plaisir. C'était comme une libération, comme si je lavais cette partie de moi qui s'était brisée, comme si je me débarrassais de ces morceaux douloureux. Quand j'en eus fini, mon costume blanc était entièrement rouge, mon visage était tâché de sang, même mes cheveux n'avaient pas été épargnés par le liquide poisseux. Quant à mes mains, mieux valait ne pas en parler. Je me dirigeai vers la rivière proche, mon cheval tremblant sur mes talons, comme s'il avait pu comprendre ce qui venait de se passer. Je me lavais dans le courant d'eau fraîche mais me retrouvai face à un problème : impossible de retirer le sang des vêtements, pas question de rentrer nu, et encore moins, vêtu de ces loques sanglantes. Soudain, j'entendis un bruissement derrière moi, et me retournai vivement. Un enfant du village me regardait avec des yeux agrandis par l'effroi. Rapidement je réfléchis puis lui ordonnai de me donner ses habits. Il s'exécuta en tremblant, ce qui me fit comprendre qu'il avait vu mon massacre du chevreuil. Je lui intimai de n'en parler à personne, sous peine qu'il connaisse le même destin que l'animal puis rentrai au palais de mon père, vêtu des loques du villageois, après avoir brûlé mes vêtements sanglants. Je me précipitai dans ma chambre et enfilai une de mes tenues puis retournai enfourcher mon cheval et rendre ses vêtements au villageois qui était resté près de la rivière sur mon ordre. Ce jour-là, je parlai de nouveau aux membres de ma famille, à la grande joie de Cathy qui recommença à pleurer comme une madeleine alors que ça faisait plus d'un an qu'elle n'avait plus versé de larmes.

Régulièrement, je partais seul dans la forêt, en emmenant toujours une tenue de rechange à présent, et massacrais un animal pour assouvir ma haine. Car je trouvais chez ces animaux les mêmes yeux que Violette, et je me figurais que c'était elle à chaque ois. Pendant deux ans encore, je fis mine d'être redevenu comme avant, sauf ces journées que je passais hors de la maison sas que personne ne sache où j'étais. Malheureusement, un jour Arthur eut l'excellente idée de me suivre. J'avais 12 ans, il en avait 16. Il s'était amouraché d'une jeune fille du village mais nous faisions toujours les 400 coups, avec ou sans Cathy, qui prenait des cours de broderie et de bonnes manières pendant que lui et moi travaillions notre équitation et notre escrime. Et cette fois il avait insisté pour me suivre. Je l'aimais bien, si on peut assigner le terme « aimer » à mon coeur tel qu'il l'était. Quand nous fûmes dans la forêt, je le guidai vers un endroit que j'avais repéré comme le refuge d'une mère sanglier et de ses petits en fin d'après-midi. Là, je lui envoyai une flèche dans la jambe, puis une dans l'autre. Tétanisé par la surprise et la douleur, il n'eut pas le réflexe de hurler et je le fis basculer de cheval. Là, je sortis mon couteau et m'adonnai à mon jeu habituel, faisant connaissance avec l'anatomie humaine, après l'avoir baîllonné. Quand j'en eus fini avec lui, après avoir écouté son dernier hoquet, je le remis son son cheval, lui retirai son baîllon et attendis que la laie arrive. Quand elle fut là, je lançai le cheval sur les marcassins. Immédiatement, elle attaqua l'animal et son cavalier et en fit un tel massacre qu'on ne put bientôt plus distinguer le cavalier de la monture. Ravi, je me lavai, me changeai et rentrai au palais où j'annonçai la nouvelle, larmes aux yeux. Cathy le pleura autant que Marie-Juliette, ce qui fit naître en mon sein un nouveau sentiment : la jalousie.

Ainsi, elle aimait tellement Arthur? C'était donc une bonne idée que l'avoir éliminé. Mais depuis ce jour, je ne pouvais être avec Cathy sans lui parler méchamment, si bien qu'à chaque fois, des larmes bordaient ses magnifiques yeux, et en même temps que la jalousie naissait en mon coeur une attraction pour ma jumelle si forte que je ne pouvais m'empêcher de la désirer, du haut de mes douze ans. Mais à présent il n'était question de cela : rendue furieuse par la mort d'Arthur, Violette essayait d'avoir encore un enfant, mais elle n'intéressait plus le Marquis qui s'était trouvé une autre maîtresse, autrement plus belle. J'avais l'intuition qu'il était temps de m'en débarrasser, puisque mon père ne prêtait plus attention à elle. J'avais développé une grande passion pour les poisons pendant mes deux années de laconisme et en avais une collection secrète et importante. Mon préféré était l'arsenic blanc. Je parfumai donc le repas de ma belle-mère avec cette poudre blanche à l'insu de tous et elle mourut dans d'atroces souffrances, comme ma mère. Bien que sa mort parut suspecte à tous, le Marquis ne fit pas d'enquête et prit femme une quatrième fois, l'heureuse élue étant sa maîtresse du moment, qui avait à peine six ans de plus que Cathy et moi. Elle était amicale et jouait volontiers avec nous, sans pourtant rien nous révéler de sa vie et comment elle était arrivée ici. Cette jeune fille silencieuse et douce s'éteignit brutalement l'hiver suivant, gagnée par une mauvaise fièvre qui la souffla comme une chandelle défaillante. Le Marquis, à nouveau veuf, chercha encore une femme, sans se préoccuper de nous deux, qui grandissions pourtant à qui mieux mieux. De toutes façons, le voir nous était une torture. Qu'il s'occupe de nous aurait été pareil à la mort et totalement inconcevable. Cathy, très solitaire après la mort de la dernière femme du Marquis, me suivait partout comme un petit chien, et je l'envoyais balader régulièrement, et surtout quand j'allais faire mes petites balades sanguinaires, qui ne me suffisaient cependant plus. J'avais découvert un plaisir autrement plus divertissant en tuant des êtres humains et cette sensation me manquait. Par ce fait, mon humeur redevint massacrante et laconique et Catherine m'avoua bientôt que je lui faisais presque peur. Ce jour-là nous étions tous deux dans sa chambre, toute de rose ornée, et elle venait de me tirer presque de force dans la salle. Elle m'avait ensuite assis sur sa bergère (fauteuil) rose et s'était agenouillée à côté de moi, me saisissant la main droite, levant ses yeux de biches baignés de larmes.

« Narcisse. » dit-elle « tu me fais peur parfois. »
Elle s'arrêta et posa sa tête sur mon genou droit, me montrant son dos, alors que je gardais un silence maussade et énervé.
« Pas quand tu es méchant, non. Quand tu es méchant, ça ne me gêne pas. Je dois même avouer que j'aime ça, quand tu es méchant avec moi... »
À nouveau elle s'interrompit et tourna cette fois la tête vers moi. Son discours avait commencé à m'intéresser. Ma soeur était masochiste ? Elle aimait que je sois méchant avec elle ?
« Mais, pourquoi restes-tu silencieux si longtemps, comme ça. Rien, pas un mot, pas un reproche. J'ai peur que tu ne m'aimes ni ne me haïsses. Que je ne soie rien pour toi, rien... »
Ses yeux s'étaient à nouveau emplis de larmes, et un sourire naquit sur mes lèvres. Ainsi donc c'était mon indifférence qui la troublait le plus et non ma méchanceté, voire mon sadisme. Je me courbai en deux et embrassai délicatement ses lèvres pâles, comme une promesse d'été en plein hiver. Surprise, elle étouffa un hoquet peu gracieux qui me fit rire.
« Cathy » lui dis-je « si je ne te parle pas, ce n'est pas par indifférence pour toi, au contraire : je ne voulais pas te blesser en disant quelque chose de trop méchant. Mais si cela te plaît tant que ça, je ne me priverai plus d'être méchant avec toi. »
Catherine sembla alors au sommet du bonheur, serrant mon pantalon de ses petites mains, toujours un peu choquée par mon baiser.
« Cependant... » continuai-je « aimais-tu Arthur ? »
Mon expression devait être très effrayante puisqu'elle se troubla brusquement et bondit sur ses pieds pour reculer de quelques pas, tremblante. Je me levai et la poussai peu gentiment, si bien qu'elle trébucha et tomba sur son lit, tremblante.
« Ou..oui, Narcisse. »
Ce fut ce qui mit les poins sur les « i » et m'énerva le plus. Ainsi, elle l'avait bien aimé. Rendu furieux par cet aveu, je posai mes mains de part et d'autre de sa tête, me mettant au-dessus d'elle. Son visage s'était figé en un masque de terreur à l'état brut.


Dernière édition par Lucifer le Dim 8 Juin - 1:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lucifer [Esprit] /!\ [Fini]   Lucifer [Esprit] /!\ [Fini] Icon_minitimeDim 8 Juin - 0:46

« L'aimes-tu toujours ? »
Elle tourna la tête sur le côté pour ne plus avoir à supporter mon regard.
« Je...je ne sais pas. »
Je m'éloignai d'elle, allai verrouiller la porte de sa chambre et revins à grands pas. Effrayée elle recula vivement, s'appuyant sur le coude, s'enfonçant dans le lit. J'étais, je pense, au summum de la colère. Et... il faut bien avouer que la voir ainsi terrifiée me plaisait au plus et excitait en moi l'instinct sadique qui est en tout homme. D'ailleurs cela m'excitait aussi tout court.
Je retirai ma chemise avec une lenteur délibérée. Catherine, toute pure et innocente qu'elle l'était du haut de ses 13 ans, sembla comprendre et ses yeux se dilatèrent.
« Narcisse... non. Ne fais pas ça. Ça s'appelle un inceste et ça t'enverra en Enfer. Narcisse... »
Sa voix était devenu un gémissement rauque quand je m'étais approché du lit. Je devais mesurer bien quinze centimètres de plus qu'elle malgré notre âge identique et j'avais plus de carrure, sans parler de la force. Je m'agenouillai sur le lit et posai ma main froide sur sa joue.
« Et Arthur étant notre frère, ce n'était pas un inceste peut-être? »
Elle rougit et je sentis sa joue se réchauffer brusquement.
Je posai mon autre main sur son cou. Et la deuxième. Et lentement, très lentement, je commençai à serrer, l'étranglant et le savourant. Son visage prit une expression à moitié entre la terreur douloureuse et le plaisir. Car elle savourait cette douleur et ne semblait pas comprendre que j'allais la tuer. Je serrai brusquement beaucoup plus fort. Ses yeux s'ouvrirent grands et elle me regarda avec un désespoir grandissant, comme si elle voulait dire : « Tu me tues vraiment, là ? ». Je serrai plus fort et maintins serré quand elle se débattit faiblement pour échapper à ma poigne. Et puis elle s'évanouit. Je sentis tous ses muscles se relâcher brusquement, et la voir ainsi exposée me troubla. Je lâchai son cou où les marques de mes doigts restaient bien visibles et je posai mon oreille contre son sein, tentant d'écouter son coeur. À mon grand soulagement, il battait encore. Pendant qu'elle reprenait respiration je l'observai, toujours agenouillé au-dessus d'elle. J'avais envie de la violer plus que jamais, mais je ne voulais pas qu'elle soit inconsciente à ce moment-là. J'attendis qu'elle ouvre les yeux, encore faible. Elle sembla ne pas comprendre où elle était au début. Mais quand je la relevai brusquement, lui arrachant presque ses précieux vêtements et son corset, elle poussa un cri que j'étouffai rapidement d'une main. Que je l'eus entièrement déshabillée, elle se roula en boule sur le lit et se mit à pleurer doucement.
« Ne pleure pas encore, Catherine » lui dis-je « garde tes larmes pour le moment où tu souffriras réellement. »
Sans difficulté je défis la boule qu'elle avait formée de son frêle corps et lui attachai les poignets aux coins du lit avec des lambeaux de ma chemise. Elle ouvrit la bouche pour se mettre à hurler et j'en profitai pour lui fourrer une boule de tissu dans la bouche, qu'elle faillit d'ailleurs avaler, s'étouffant peu élégamment. Elle n'était pas particulièrement en avance ou en retard physiquement pour son âge mais sa peau si blanche me faisait penser à nos gâteux d'anniversaire recouverts d'un glaçage neigeux et sucré. Je croisai son regard désespéré. Elle regarda mon pantalon encore fermé avec une lueur d'espoir dans les yeux. Je lui pinçai la joue et lui murmurai à l'oreille : « Maintenant tu peux commencer à pleurer. » Elle n'obéit cependant pas, pensant peut-être encore que c'était une blague, une bonne blague, une méchante blague qui mettrait son côté masochiste au summum du bonheur. Mais, non, ce n'était pas une blague et cette vierge pure n'avait pas encore poussé le masochisme jusqu'à apprécier le viol. Ce ne fut que quand je pénétrai violemment en elle qu'elle commença à pleurer. Des larmes salées qui coulaient. Je n'avais pas fait de préliminaires, j'entrai avec la délicatesse d'un éléphant dans un magasin de porcelaine dans le corps de cette pucelle. Elle hoqueta, ne ravalant plus ses larmes de tristesse et de douleur, tandis que je forçais le passage, mettant à mal son sexe et fouillant sans délicatesse son bas-ventre en un rythme saccadé et petit à petit plus régulier. Finalement, assommée par la douleur, elle perdit connaissance. Je me retirai alors et la rhabillai comme un ferait d'une fragile poupée, l'installant dans sa bergère, un livre ouvert sur ses genoux. Je jetai ensuite les draps souillés par le sang dans le feu qui brûlait joyeusement dans la cheminée puis me rhabillai. Au moment où elle poussa un gémissement précurseur de son réveil je sortis de la chambre en refermant doucement la porte.

Je me sentais autre. Je me sentais à la fois propre et sale, fier et honteux, au summum de la cruauté et du sadisme. Une voix en moi disait que c'était mal, mais il ne me fut pas dur de l'étouffer, cette pauvre voix si fluette. Cet évènement, au lieu de m'affaiblir, m'avait donné des envies de meurtre encore plus fortes et j'harnachai rapidement mon cheval avant d'aller faire une balade salutaire dans les bois, une tenue de rechange dans ma besace. Je traquai un renard et le mis à mort come j'en avais l'habitude, mais ce meurtre ne me suffit pas et j'éliminai ainsi une biche et son faon. Tout à coup j'entendis un bruit. En deux pas je fus à sa source et découvris l'enfant que j'avais rencontré la première fois. Ma seule pensée fut « ça tombe bien, les animaux ça ne me suffit pas ». Il n'eut pas le temps de comprendre que je l'avais déjà éventré que je lui avais arraché ses entrailles et que je les avais enroulées autour d'un arbre. Je lui crevai les yeux, lui tranchai juste assez la gorge pour qu'il restât en vie, lui ouvris bras et cuisses, lui lacérai la cage thoracique puis lui arrachai le coeur et le plantai sur l'arbre avec un clou. Je me sentis enfin bien après cet acte salutaire et allai me laver dans la rivière avant de changer de vêtements.

Quand je revins au palais du Marquis il était temps de souper. Je prétextai un mal de tête et évitai le repas ennuyeux avec la famille. Après avoir expédié le frugal repas servi dans ma chambre je m'allongeai sur le dos sur mon lit, mes derrière la nuque, songeant à ma journée. Elle avait été extrêmement jouissive. Si toutes mes journées pouvaient être identiques... Je m'endormis en y songeant encore et encore.
Au milieu de la nuit je sentis quelque chose de froid contre mes jambes, ainsi qu'une présence à côté de moi. J'ouvris les yeux et vis que Catherine, vêtue de sa chemise de nuit rose, s'était couchée à côté de moi. D'ailleurs elle souffla la bougie au moment où j'ouvris les yeux.
« Catherine ? » murmurai-je, surpris.
Elle se retourna brusquement vers moi, comme prise en faute.
« Je suis désolée, Narcisse. Je suis désolée. » Elle ne précisa pas de quoi, mais je pense qu'elle me demandait pardon parce qu'elle ne comprenait pas pourquoi je l'avais violée. Je lui caressai le visage puis l'enserrai contre moi, appuyant sa tête contre mon torse, fermant déjà les yeux, tant je tombais de fatigue.
« Narcisse ... ? » Je dus répondre, puisqu'elle continua. « Je... je suis toujours à ton service. Je t'aime, grand frère. »
J'eus une vague vision de Nikè, la déesse de la victoire, puis m'endormis d'un sommeil profond. Quand j'ouvris les yeux, Catherine n'était plus à mes côtés mais la place qu'elle avait maintenue était encore chaude. Il était temps qu'elle soit partie! Un instant plus tard, la femme de chambre entrait ouvrir les rideaux et m'annonça que je pouvais aller petit-déjeuner. J'étais à nouveau maussade et craignais que cette journée ne soit qu'une journée parmi tant d'autres. Sauf que, après les cours réguliers d'escrime et d'équitation et le repas de midi, Catherine vint me chercher et me proposa de faire une balade à cheval, ce que nous n'avions pas fait depuis un moment ensemble? J'avais moi-même remarqué que Cathy quittait parfois le château seule, à cheval, mais puisqu'elle ne me dérangeait quand j'allais faire mes balades, je ne voyais pas l'utilité de lui demander où elle allait. Elle me guida vers une clairière que je connaissais bien et attacha sa jument, me disant de faire de même avec ma monture. Elle me saisit alors le poignet et m'entraîna en-dessous de fourrés jusqu'à une clairière secrète, parfaitement cachée aux regards des autres. Elle m'expliqua l'avoir trouvée au cours de ses pérégrinations. Il fallait avouer que j'étais étonné par la beauté du lieu. Ce qui m'étonna encore plus fut quand elle commença à se déshabiller. Je lui demandai si elle serait capable de tenir deux fois en une journée, puisque j'avais plus pensé le faire le soir. Son sourire mutin me fit fondre et je lui liai les mains, lui bandai les yeux et lui fis l'amour.

Ma vie aurait pu être un vrai bonheur – et elle le fut jusqu'à mes 15 ans - , entre mes meurtres, de plus en plus espacés, puisque j'avais mon souffre-douleur attitré, et ma relation avec ma jumelle, mais la cinquième femme du Marquis, une mégère belle et capricieuse découvrit un jour notre inceste et en fit part au Marquis, qui, furieux, envoya Catherine au couvent et moi au monastère. Depuis ce jour où je la revois agiter la main par la fenêtre de la calèche, je ne l'ai plus vue. Ma tendre Catherine qui était pour moi ce qu'il y avait de plus cher au monde. Ma Cathy...

***


Au bout de trois ans au monastère, années d'abstinence et d'ennui, je devins évêque, grâce à mon sang bleu. Cette même année mon père succomba à la maladie. Je voulus en profiter pour retrouver la trace de Catherine mais personne ne savait dans quel couvent elle avait été envoyée et je n'avais ni le temps ni les moyens de rechercher dans tous les couvents. Comme j'avais appris l'exorcisme pendant mes années monacales sous la tutelle d'un moine ivrogne, je décidai que c'était mieux que s'ennuyer à mourir en tant qu'évêque à la Cour. J'échouai au bout d'un an d'errance (luxueuse et ennuyeuse au possible) dans une petite bourgade peuplée d'esprits et de fantômes en tous genres : Saint-Thomas. On m'assigna son église et ma vie devint moins ennuyeuse entre les exorcismes fréquents et la messe du dimanche. On me trouvait bien jeune et malgré le fait que j'aie exorcisé plusieurs personnes sans problème, on répugnait à me donner des personnes possédées. Et les autres exorcistes me détestaient. Je le leur rendais bien et restais hautain avec tous et toutes.

Cependant, je suis un esprit, ce qui sous-entend que j'ai du mourir un jour, non? Eh bien, ce fut durant ma 21e année. Un noble qui habitait dans les environs du village avait fait mander tous les exorcistes des parages pour exorciser sa fille. Il y avait une grosse récompense à la clé, mis l'argent ne m'intéressait pas. Juste la fille, qu'on disait très belle. J'allai donc au palais, en même temps que tous les exorcistes vénaux. Il nous passa en revue puis me choisit. Évidemment, les autres exorcistes n'apprécièrent pas. Particulièrement quatre d'entre eux qui se jurèrent de me mettre les bâtons dans les roues. Mais je ne le savais pas.

La fille était effectivement très belle. L'état de crise était passé, mais on l'avait enfermée dans une chambre pour ne pas que l'esprit qui avait pris possession du corps de s'enfuie avec elle. Je sortis l'eau bénite et me mis à réciter mon rituel en l'aspergeant, mon bâton épiscopal à la main. Soudain quelqu'un proche de moi perdit l'équilibre, me heurta. Je tombai et mon bâton, qui était mon arme contre les esprits, toucha la jeune fille. Des étincelles bleutées la parcoururent alors dans un silence de mort et je tâtai son pouls dans ce silence oppressant. Il ne battait plus. Je sentis une grande colère poindre en moi. Et je sus que je venais de me condamner à mort. Ou plutôt la personne qui m'avait poussé et qu'on avait arrêtée. C'était un jeune garçon qui dit que quatre exorcistes l'avaient grassement payé pour qu'il me pousse pendant le rituel. Et qu'il ne voulait pas la mort de la fille du châtelain. Je pris congé et allai dans ma chambre, en proie à la colère, à la honte et au désespoir. De toutes façons, rien n'allait plus depuis que je n'avais plus vu Catherine. Assis dans ma chambre je vis la carafe d'eau-de-vie et le verre à côté. Sans trop savoir ce que je faisais je dévissai le bout de ma crosse épiscopale et prélevai une grande partie de la poudre blanche que j'y avais cachée. Puis je me versai un verre d'alcool et jetai la poudre dedans. Je n'avais pas pensé que je me servirais un jour de mes poisons contre moi-même. Je bus d'un trait le verre parfumé à l'arsenic blanc et serrai la crosse dans ma main. Peut-être nue larme coula-t-elle de mon oeil, je ne m'en souviens plus. Je fus agité de convulsions et mes ongles se parèrent de raies blanches propres à l'empoisonnement par arsenic. Je les ai d'ailleurs encore, ces raies de Mees. Ensuite, je crois que je suis mort.

***


« - Maléfique, à n'en pas douter.
- Oui, il est à toi. De toutes façons, je n'aime pas les faux purs. »
J'étais face aux deux Grands Esprits du Cimetière, étant réapparu sous ma forme spirituelle quelques instants plus tôt, au moment où on enterrait mon enveloppe charnelle. Ma non-vie venait d'être décidée, je décidai d'errer en ville, mais malgré tous mes efforts durant les quelques jours où j'étais invisible, je ne pus trouver qui étaient mes quatre meurtriers par interposition. Je passais le plus clair de mon temps entre la chambre où je m'étais ôté la vie et l'Eglise, cherchant à chasser l'ennui d'une manière ou d'une autre. Je me renommai moi-mêm du nom de « Lucifer », démon de l'Orgueil. Mes premières années de spiritification furent horriblement ennuyeuses. J'épiai des couples adultères, de meurtriers amateurs et des Esprits qui jugeaient bon de prendre possession de corps pour se faire exorciser. Quand vint la vingtième année de vie immatérielle, je jugeai qu'il était temps de tenter de prendre possession de quelqu'un. Pas bête, je choisis une petite fille qui était allée chercher du bois hors du village. Elle fit donc sa crise hors du village et je réussis à la contrôler sans que personne ne se rende compte qu'elle était possédée, étant donné que je l'avais observée les derniers jours en essayant de passer inaperçu. Je ne tins cependant qu'une courte heure, mais l'essai avait été concluant. Je m'entraînai plusieurs fois sur elle, ce qui la rendit d'ailleurs folle, mais ça m'est égal, et je réussis même à lui faire incendier la maison de ses parents avec ses parents à l'intérieur. C'était la première fois que je m'amusais autant depuis mes 15 ans.

Une autre fois je m'éloignai du village et gagnai le village voisin, où j'étais invisible sans avoir à le faire moi-même. Je ne possédai personne cette fois-là, mais revins plusieurs fois à Saint-Guillaume (le village en question) jusqu'à ce que je connaisse assez bien quelques enfants pour pouvoir en posséder un et lui faire verser un seau d'eau sur sa soeur aînée une nuit où il faisait extrêmement froid et où elle était sortie de la maison (à sa poursuite, d'ailleurs, parce que je l'avais possédé pendant son sommeil et l'avais fait se lever sans grande discrétion).
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MessageSujet: Re: Lucifer [Esprit] /!\ [Fini]   Lucifer [Esprit] /!\ [Fini] Icon_minitimeVen 13 Juin - 2:10

En fin de compte, ma non-vie était assez divertissante. Et elle le devint encore plus après que je l'aie rencontré. Il était, et est toujours, d'ailleurs, si drôle et semblable comme dissemblable de moi... Il était assis sur un muret, encore transparent aux humains, ce qui signifiait qu'il venait de mourir, en train de manger une pomme. Cette image est gravée dans mon esprit : comment pouvait-il être en train de manger une pomme, une fois mort ? C'était sans doute une image que son esprit projetait, tellement il avait envie de manger une pomme. Toujours est-il que nous fîmes connaissance... pas de la manière la plus courtoise qui soit. Je compris cependant rapidement qu'il suffisait de demander l'opposé de ce que je voulais pour qu'il le fasse, puisqu'il était – et est toujours – d'un caractère extrêmement contradictoire. Il déclina tout d'abord mon offre de faire de lui mon élève, puis, quand nous nous rencontrâmes à nouveau au cours de la même journée, c'était accepté. Je le renommai, remplaçant son innocent « Adael » par un plus démoniaque « Satanas ». Et je lui enseignai tout ce que je sais.

Depuis, nous nous rencontrons régulièrement, nous discutons, faisons des expériences sur les humains... et il est toujours puceau...

Autre:
Vous voyez encore quelque chose à dire, vous ?

[Mdr, à quelques lignes près, je dois poster une nouvelle réponse >.>]

Règlement lu et approuvé par moi. ^^
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Killian
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MessageSujet: Re: Lucifer [Esprit] /!\ [Fini]   Lucifer [Esprit] /!\ [Fini] Icon_minitimeSam 14 Juin - 1:28

Vérigoude ^____^
Très zoulie fiche, j'espère que tu ne ressembles pas à ton personnage dans la vie xD
(elle est barge Cathy mwa j'dis u_û')

Fiche validée!
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MessageSujet: Re: Lucifer [Esprit] /!\ [Fini]   Lucifer [Esprit] /!\ [Fini] Icon_minitime

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