Le Ciel était d'encre, la lune, pale et pleine, jettait sur le monde des ombres aux contours indécis, et des silhouettes aux formes angoissantes. La nuit... Ses ténèbres impénétrables, dans lesquelles, tapis et invisibles, les monstres vous observent patiemment, jusqu'à vous faire perdre l'esprit, ou bien jusqu'à ce que leurs griffes déchirent votre corps avec empressement pour dévorer, dans le noir, vos chairs meurtries.
La nuit, monde des cauchemards, où nos peurs les plus profondes surgissent sans crier gare.... Monde silencieux et endormi.... Monde craint et redouté.... Nous préférons, à son approche, fermer les yeux et laisser notre esprit s'échapper, loin de la réalité, dans un monde d'une toute autre nature, un monde où n'existe ni les monstres, ni la peur, ni même la Mort.
Seulement, un tel monde n'existe que dans nos rêves, et malheureusement, nos rêves nous échappent et se délitent, les rêves sont comme le vent, impossible à saisir, mais pourtant là....
Comme la Mort... Fatalité ou tragédie?... Personne ne l'a jamais saisi. Elle rôde. Mais personne ne la voit. Elle tue. Mais personne ne l'arrête. Elle peut être partout et nulle part à la fois. Elle peut être personne, et tout le monde à la fois. Elle est inssaisissable...... Elle provoque la crainte et la folie...
Ces craintes sont en chaque Homme, elle s'insinuent en nous comme un poison. Elles nous dévorent de l'interieur... Elles nous consument... Lentement, elles nous tuent, comme l'acide ronge la matière... Comme la neige qui fond au soleil... Oui, c'est cela, les Hommes sont comme la neige. Blancs et purs à leur naissance, ils fondent et se mélangent à la boue du monde. Ils disparraissent, souillés, et nous n'en entendons plus parler... Ils sont aussi éphémères que la neige...
...
Ainsi perdu dans ses réfléctions, NaoHiro, Créature de l'Enfer, arpentait les allées sombres du cimetière. La lumière de la lune, pâle et faible, agrandissait son ombre, lui donnant un aspect étrange: longue et fine, humaine et inhumaine à la fois. De son visage, on ne distinguait que ses prunelles vertes, brillant, comme les yeux d'un chat noir, et un sourire... Un sourire carnassier et dément...
Cette chose qui traversait le Cimetière, bien qu'elle en possedait l'apparence, n'avait rien d'humain... Ses yeux refletaient une soif inextanguible et une folie monstrueuse... Son sourire ressemblait au rictus d'une bète sauvage sur la piste d'une proie... Une proie? Ce lieu maudit était désert, rien ni personne n'y venait à la nuit tombée... Certes, mais cet être ne chasse pas ce genre de proie... Ces dernières sont sans consistance, on ne peut les toucher, bien qu'on puisse les voir...
Des âmes...
Elles flottent. Sans but. Sans départ. Sans destination. Elles sont là, et en même temps, elles n'existent plus. Cruel destin.
Il les dévore, les déchirant de part en part... Elles hurlent... Elles pleurent... Elles suplient... Elles finissent par se taire......
Tous les soirs, c'est le même scénario. Cimetière. Dévorer... NaoHiro, repu, quitte le cimetière. Son sourire, lui, ne le quitte pas. Aujourd'hui, comme tous les autres soirs, il prend la route vers le vieux chateau... Comme tous les soirs, il va monter sur les ruines et observer la Lune... Comme tous les soirs, il se cachera ici... Et au petit matin, comme toujours, il quittera le chateau et retournera dans le village... Il se fera passer pour un humain... Il se fondra dans la foule... Il deviendra l'un des leurs... Invisible... Et le soir tombé, il retournera au cimetière...
Cependant, ce soir est différent des autres... Le chateau... Une présence... Un humain? Non... L'un des siens? Peut-être.... La méfiance le force à rester prudent...
Encore quelques mètres... La porte du chateau est poussée...
Les prunelles vertes scrutaient l'obscurité... A travers elles brillaient... La menace... La menace et le danger... Son sourire s'élargit et se mua en un rictus monstrueux.
Là, quelqu'un...
[HRP: Je m'excuse si il y a des fautes ou des incohérences... je ne me suis pas relue v___v]