Ce jour , je ne m'en souviens pas vraiment ... je dois même avouer que je n'ai pas vraiment envie de m'en rappeler mais il faut bien que je commence par quelque part et c'est bien ce jour qui marqua "mon début". La neige , le froid , la brume si épaisse de cette époque marqué par une blancheur divine et une pureté encore à prouver , c'est en cette saison que l'on appelle tous communément «touki» (ou hiver pour les occidentaux) que ma vie à débuter . Bien sur pas au sens propre du terme , mais les seules souvenirs que je possède remonte à cette période . J'avais alors trois ans . De ce que m'on dit les soeurs de l'Église , j'étais emmitouflé confortablement dans un drap en laine taché de sang , dans un petit panier en rotin brodé ... Mes parents devaient surement être mort ... enfin sa n'a plus d'importance , il devait surement avoir été tuer par des démons ... Abandonner à mon triste sort devant les marches de notre Église , je pleurais à chaude larmes , je ne savais pas pourquoi , sûrement que j'avais froid ou faim ... mais ce qui surprit Soeur Marie , la femme qui vint me prendre dans ses bras , était cette marque étrange sur mon visage , partant de ma paupière droite jusqu'au milieu de ma joue , un signe étrange dont personne ne su la signification . Tout de suite après avoir atterri dans les bras de Marie , je me calma semblant apaiser par sa présence puis elle m'emporta à l'intérieur de l'Église .

Cela faisait maintenant 3 ans que je venais d'arriver ici ,cette église aussi grande et belle qu'elle est un vrai dédale pour tout inconnu . Je fus accordé le droit de rester au sein de l'église et placé aux soins de Soeur Marie que je considérais comme une mère . Elle était si jeune , elle venait juste d'atteindre sa majorité rendant sa douceur et sa tendresse encore plus grande . J'eus la chance d'être entourer d'un amour que je pensais ne jamais connaître . Ce 4 mars fut le jour où Marie me donna mon premier habit de prêtre , pouvant ainsi suivre les mêmes cours que les enfants de l'église . Elle me donna ma première croix et me demanda de toujours la garder sur moi , le Seigneur me protégeant alors en permanence . Au début , un objet aussi trivial qu'une croix , pour un enfant de 6 ans aurait été qu'un bibelot bon à ranger au fin fond d'un tiroir , mais au vu de l'expression faciale de la Soeur et son engouement à me conter avec une telle envie les louanges du Seigneur , je ne puis que me plier à ses exigences , lui souriant en retour . C'est donc dans un sentiment d'appréhension que j'allais alors vers la salle où j'apprendrais les rudiments et les éléments essentiels pour mon éducation aux cotés d'autres filles et garçons que je voulais m'empresser de connaître .

Il fut décider par l'ensemble des pères que mon anniversaire fut le jour de mon arrivée à l'église , le 25 décembre , jour de noël et naissance de Jésus Christ ... mais les références à Dieu n'ont rien à faire dans cette partie , même si je peux qualifier cette journée d'apparition "divine" . Il faisait toujours aussi froid , bien sûr comme je le sais si bien , les hivers sont toujours rudes et celui ci ne faisait pas exception à la règle , je pensais même qu'il était plus rude que les autres .

Malgré que ce jour était important pour moi , personne ne dit un mot ... je n'espérais pas non plus recevoir des tonnes de cadeaux juste un simple «joyeux anniversaire» aurait suffit à me rendre heureux mais plus les heures passaient , et plus je me rendis compte que finalement personne ne s'en rappelait . Me connaissant mieux que quiconque , je traduirais les sentiments que je ressentais à ce moment comme étant de la colère , de l'énervement mais aussi une pointe de solitude sachant que même Soeur Marie , la femme que je considérais comme ma mère , ne m'avait rien dis .

J'étais déçu et je décidais alors de sauter les cours de théologie de Père Jean ... D'ailleurs je me suis dis «Pourquoi ne pas passer ma journée à me promener ?» C'était bien mon anniversaire ! j'avais le droit de faire ce que je voulais ...

C'est donc dans cette état d'esprit que je partis découvrir les alentours de notre Église . Je me suis alors aventuré dehors , me dirigeant à l'aveuglette mais comme attiré par un lieu qui était interdit à tous : Les ruines , mais c'est bien connu l'interdis attire toujours ... J'étais alors vêtu de mon manteau noir serti de ma croix qui servait de broche couvrant le seul bouton qui fermait ce vêtement . J'étais encore jeune mais mes cheveux était assez long disons mi-long , m'arrivant aux épaules . J'avançais alors tranquillement à pas lent , ma chevelure rouge balayait par le vent enneigé plutôt fort .

J'arrivais alors devant ses ruines interdites qui semblaient attirer mon attention . Bien sûr , chasser le naturel , il revient au galop , je me mis alors à chantonner tout en avançant dans ses ruines , regardant chaque recoins me paressant intéressant . J'avançais encore et toujours quand soudain , au détour d'un chemin , j'aperçus une personne . Qui étais-ce ? Venait-il de l'Église ? je me posais alors beaucoup de questions , restant cacher derrière un rocher à quelques mètres de l'inconnu (vive le stalker) . Je ne pouvais détacher mes yeux de lui , regardant celui ci calmement posait , semblant très serein : Était-il en train de méditer ?

Bien sûr curiosité et maladresse vont de pairs et voulant m'approcher , je me suis littéralement «ramasser» devant lui , trébuchant et heurtant le sol avec mon nez . Je relevais la tête , le nez semblant bien rouge , l'air assez gêné m'excusant en balbutiant . Alors que je n'arrivais pas à trouver mes mots , l'inconnu tendit sa main vers moi et m'aida à me relever . Je devins tout rouge le remerciant , balbutiant toujours . Je me suis ensuite présenté à lui , l'inconnu rétorquant par une question : «Pourquoi est-ce que je n'étais pas en cours ?» je lui expliqua calmement les raisons , le fait que ce jour était celui de mon anniversaire et que tout le monde s'en fichait , c'est pour cela que j'avais séché les cours . Je m'étais dis «Il doit surement s'en ficher de tous ce que je dis, c'est pas son problème» . Je le regardai alors sortir quelques choses : un collier ? il prit alors ma main déposant le bijoux au creux , disant alors soudainement «Joyeux Anniversaires Amae» et s'en alla ensuite sans un mot , me laissant sur place , l'air surpris , les joues rougies . Paralysé , je regardais alors sa silhouette disparaître , restant dans l'ignorance , ne connaissant même pas son nom . Comment un homme , que je ne connaissais même pas avait-il pu me marquer autant ? Je ne su répondre à cette question et même aujourd'hui je ne saurais y répondre mais je me dis qu'un jour je le reverrais et j'apprendrais alors à le connaître .

Pages survolées jusqu'à la plus récente , celle qu'il écrivit à l'instant ...